Quand Adélaïde entra dans la pièce, elle s’aperçut que tout était sens dessus dessous. L’imprimerie avait été vandalisée avec méthode. Elle se tourna vers la casse et constata que seuls les bas-de-casse étaient éparpillés au sol. L’intrus semblait avoir cherché une cache secrète. Elle fouilla quelques instants mais ne trouva rien. Sur le bureau elle vit qu’un leporello avait entièrement été déployé, certains passages du texte et quelques illustrations avaient été découpés. L’ouvrage vandalisé n’était pas n’importe lequel, un tirage de tête ni plus ni moins. Qui avait pu faire une telle chose ? Adélaïde n’en avait aucune idée, pourtant quelque chose la perturbait. Quelques jours auparavant, elle s’était rendue à une exposition et un inconnu l’avait questionnée sur les livres dont elle s’occupait. Étrangement, il l’avait interrogée sur celui qui se trouvait sur la table, qu’elle avait déniché chez un collectionneur. Elle se détourna pour inspecter la bibliothèque et constata que toutes les reliures en dos carré collé manquaient. Pourquoi seulement ces livres-là ? Elle les sonda un à un et remarqua que sur le dos d’un des livres y était incrustée une forme de clef. Elle sortit le livre de son emplacement pour inspecter la belle page mais elle avait été arrachée. Son dernier espoir résidait en la quatrième de couverture. Malheureusement celle-ci manquait aussi. Elle feuilleta le livre ; il était écrit dans une langue incompréhensible. Il avait dû être laissé ici par l’ancien propriétaire. Il y avait sûrement un lien entre ce livre et le leporello, Adélaïde devait connaître lequel.