Comme d’habitude, Inès regarde les informations à la télé avec ses parents. Et comme toujours Inès fait exprès de traîner pour ne pas aller au dodo. Si seulement les monstres qui se cachaient sous son lit étaient bloqués par la grève eux aussi… Mais Inès n’est pas un bébé, elle sait bien qu’un monstre ça ne prend pas le train ! Pourtant, même si elle est grande, Inès a peur et tous les soirs elle attend de se faire gronder avant de se coucher.
Le papa d’Inès voit bien que quelque chose cloche, alors, pour que sa fille dorme bien il décide de lui faire don de son livre magique.
– C’est un livre qui donne du courage, dit-il.
Inès ne sait pas ce que c’est, du courage, mais elle est sûre qu’avec elle n’aura plus peur des vilains monstres cachés sous son lit. Allongée, elle décide de partir chercher du courage dans le livre magique. En l’ouvrant, son âme est comme engloutie par les mots ; dans sa bulle sa chambre disparaît :
C’est comme dans un scaphandre… pense-t-elle, ravie d’avoir appris ce mot lors de la visite à l’aquarium.
Perdue, Inès est plongée dans le livre. Autour d’elle il n’y a qu’un dangereux chemin qui mène au sommet d’une montagne. Inès est pacifique, pourtant, pour trouver du courage elle se bat contre les monstres de flammes et autres golems de lave terrifiants qui sont sur son chemin. Arrivée en haut de la montagne Inès ne trouve qu’un simple miroir et aucune trace du courage. Elle s’y regarde, la lumière flamboyante du soleil en toile de fond, et, vexée, retourne au lit.
— Le courage c’est pas un miroir : trop nul ce livre magique ! souffle alors Inès pour elle même.
Seulement, après tous ces combats, Inès, fatiguée, s’endort sans penser aux monstres sous son lit…